La peinture
La peinture une célébration de l’harmonie et du partage
Au cours des expositions et des salons, auprès des peintres confirmés ou prometteurs, dans ses ouvrages théoriques et jusque sur son propre journal, comme en témoignent ces lignes écrites en 1902, Paul Signac s’emploie à révéler la technique néo-impressionniste de la division de la touche. A aucun moment, ce texte en est encore la preuve, il ne souhaite utiliser le terme de pointillisme. « Le néo-impressionniste ne pointille pas, mais divise », a-t-il l’habitude de répéter.
Des heures durant, voire plusieurs jours entiers, il applique sur la toile de petits points de couleurs pures, les uns à côté des autres, laissant ensuite l’œil combiner toutes ces teintes par effet d’optique. Ce travail minutieux s’effectue dans son atelier après d’éventuelles études effectuées en plein air.
Malgré l’approche savante de cette technique picturale, Signac célèbre en premier lieu la lumière, la couleur et l’harmonie à travers ses toiles. La peinture est également pour lui un terrain de partage.
Henri Edmond-Cross, Théo Van Rysselberghe, Maurice Denis, K.X Roussel Henri Matisse, Pierre Bonnard sont ainsi chaleureusement invités à « la Hune », sa maison de Saint-Tropez, où Signac a lui-même énormément produit. Paul Signac rencontrera un vif succès en tant que peintre. Ami avec les artistes avant-gardistes de son époque, il a également gagné la confiance des plus grands acteurs culturels du moment : collectionneurs, galeristes, organisateurs de salons et d’expositions à travers l’Europe… Il conservera par ailleurs son titre de président de la Société des Artistes Indépendants pratiquement tout au long de sa carrière. Mais le déclenchement de la Première Guerre mondiale opèrera une rupture très nette dans son art. Auteur de plus de 500 tableaux jusqu’à l’année 1914, il n’en produira plus que quelques dizaines après cette date.