En 2022, le musée Marmottan Monet, en collaboration avec le Museum Barberini de Potsdam, célèbre les 150 ans de la création d’Impression, soleil levant et lui rend hommage à travers l’exposition « Face au Soleil, un astre dans les arts ».
Elle est présentée à Paris du 21 septembre 2022 au 29 janvier 2023 et à Potsdam, du 25 février au 11 juin 2023 sous le titre
« Sonne. Die Quelle des Lichts in der Kunst ».

Pendant longtemps la lumière qui baignait les compositions peintes répondait à des critères formalisés de longue date. Le soleil, qui avait pris la place de la Terre au centre de l’Univers dès le XVIe siècle, était devenu une figure centrale des compositions, établissant de nouvelles normes en peinture : la lumière doit baigner uniformément les compositions, et les contrastes et ombres traités avec réalisme. En parallèle, le soleil devient un instrument politique au service de souverains s’identifiant à l’astre comme une légitimation de leur pouvoir de droit divin. 

L’exposition raconte comment les curieux du XIXe  siècle se livrèrent très tôt à des recherches empiriques puis scientifiques sur les origines et les formes de la lumière. Le Traité des couleurs de Goethe, les expériences sur l’élémentarisation des couleurs de Turner vont, parmi d’autres, fournir le socle de la théorie des lois optiques de la couleur de Michel Eugène Chevreul, que des générations de peintres devront lire dans leur formation.

C’est fort de la connaissance de ces différentes approches que Georges Seurat, le premier, va avoir l’idée d’une nouvelle approche picturale fondée sur la division systématique du ton que le critique Félix Fénéon nommera «néo-impressionniste». Disparu en 1891, Seurat laisse ses principes à son ami Paul Signac qui les fait évoluer et théorise l’éclatement de la lumière en de multiples particules de couleurs pures, que l’oeil humain saisit comme un ensemble pour recomposer les contrastes.

Les toiles de Signac préparent les recherches des artistes des avant-gardes du XXe siècle, du fauvisme de Matisse jusqu’à l’abstraction luministe de Delaunay.