L’amitié
La ferveur de l’amitié
Alors qu’il est interné en Arles, suite à l’épisode de l’oreille tranchée, Van Gogh reçoit la visite de Signac. Cette marque d’affection a beaucoup compté pour lui, comme en témoigne ce courrier daté de 1886. Signac est en effet l’un des seuls peintres de son époque à soutenir Van Gogh et à lui témoigner toute l’estime qu’il porte à son travail.
L’amitié constitue le moteur le plus ardent et constant de l’existence de Signac. Avec Georges Seurat, il ose se lancer dans un nouveau style de peinture, avant de le théoriser à son tour pour le public. La proximité de leurs ateliers, près du boulevard de Clichy à Paris, permet aux deux jeunes artistes de se rendre visite quotidiennement pour confronter leurs travaux.
Son goût, ses expérimentations et ses rapprochements ne cessent d’évoluer à leur contact. Jusqu’à la fin de sa vie, Paul Signac conservera cet émerveillement pour la peinture des autres et notamment ceux de la jeune génération, à commencer par Pierre Bonnard qu’il défendra ardemment.
Paul Signac est un ami chaleureux et démonstratif qui se livre avec sincérité sur ses sentiments, sur ses élans les plus enthousiastes comme sur ses déceptions…
Par ses innombrables courriers et ses invitations, à venir dîner ou dessiner sur le motif, il ne cessera de témoigner son attachement à ses proches compagnons. Le collectionneur et critique d’art Félix Fénéon, avec lequel Signac entretiendra une relation étroite pendant quarante ans lui écrira cette lettre en 1927 : « Vous m’êtes le meilleur des amis. Et nul de vos amis ne vous aime plus que je le fais. »