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Paul Signac & Paul Allen : Une vente record
Avec un nouveau record enregistré en 2022 pour Concarneau, calme du matin, cédé à 39,3 M$ lors de la dispersion de la collection Paul G. Allen à New York par Christie’s, Paul Signac reste, selon Artprice, un artiste dans lequel investir. En effet, outre ses huiles, un nombre important de dessins a été cédé aux enchères ces derniers mois, vendus, en majorité, au-dessus de leur estimation : sur les 90 œuvres originales passées au marteau en 2022, 87 ont atteint le prix de réserve et 76 % (hors estampes) ont dépassé l’estimation. La demande reste donc très forte malgré une offre conséquente et le marché de Signac couvre toutes les gammes de prix.
Concarneau calme au matin…
et l’agitation chez Christie’s
« La collection Paul G. Allen a attiré des dizaines de milliers de visiteurs dans les salons d’exposition de Christie’s à travers le monde et rentre dans l’histoire en établissant le record de la vente la plus importante jamais proposée aux enchères. Ce succès sans précédent s’explique à la fois par la qualité intrinsèque des œuvres sélectionnées, le caractère inspirant de et visionnaire inspirante et visionnaire de Paul G. Allen mais également par les objectifs philanthropiques de la vente. »
Guillaume Cerutti, Président-Directeur Général, Christie’s
L’histoire de Concarneau, calme du matin
Paul Signac a réalisé cette toile à l’âge de 28 ans, en 1891. Il peint depuis huit ans sous la protection de Claude Monet, mais c’est sa rencontre avec Georges Seurat qui reste déterminante, explique Charlotte Hellman, responsable des Archives Signac. Quand Seurat meurt en 1891, Paul Signac, parisien d’origine mais amoureux fou de la mer et navigateur, vient d’acheter son premier bateau Olympia, en hommage au tableau d’Édouard Manet.
Il se pose à Saint-Briac et se rend à Concarneau où il va peindre quatre tableaux majeurs, dont celui que nous retrouvons dans la collection de Paul Allen.
Il est à une période de création intense mais aussi d’introspection avec la mort de Georges Seurat. Mettant en oeuvre toutes les potentialités du divisionnisme développé avec Seurat, Signac les adapte aux sujets marins et dévoilent toute sa force créatrice dans le mariage de ses deux passions. Loin de l’agitation de la ville moderne et de ses loisirs, il saisit durant cette période le calme hors du temps des côtes et du travail des pêcheurs. Les trois autres opus de cette série de toiles de Concarneau de 1891 sont Concarneau, calme du soir (Metropolitan Museum de New York), Concarneau, rentrée des chaloupes (collection particulière) et Concarneau, pêche à la sardine que l’on peut admirer au MOMA de New York.
« Il se pose à Saint-Briac et se rend à Concarneau où il va peindre quatre tableaux majeurs, dont celui que nous retrouvons dans la collection de Paul Allen. Il va réussir, dans ces quatre toiles, à transcrire la belle sérénité et la pureté des moments, le matin quand les bateaux partent, ou le soir lors de leurs retours. »
Charlotte Hellman
« Quelle semaine chez Christie’s à New York ! Nous partageons avec M. Allen l’intime conviction que la philanthropie a le pouvoir de transformer le monde et cette idée s’inscrit au cœur de toutes nos initiatives. En un an seulement, Christie’s a récolté près de 2 milliards de dollars pour des œuvres caritatives. Cela nous encourage à fournir tous les efforts dont nous sommes capables pour répondre à nos généreux clients donateurs. Christie’s est sans conteste la Maison de référence pour la vente de grandes collections. Nous avons vendu huit des dix ensembles les plus importants de tous les temps. Les collections de Paul G. Allen, Ann et Gordon Getty, Thomas et Doris Ammann, et Anne Bass auront déjà marqué l’année de leur empreinte.»
Bonnie Brennan, Présidente, Christie’s Amériques
« Il faut le faire par amour pour les œuvres… Et parce que l’on sait que toutes ces œuvres vont nous survivre. Vous n’êtes que temporairement leur gardien ».
Paul Allen, le géant du collectionnisme contemporain
De la co-fondation de Microsoft en 1975 à la création de sa première fondation caritative en 1986, en passant par la création du célèbre Museum of Pop Culture (MoPOP) en 2000 et le lancement de l’Allen Institute en 2003, qui a réalisé des percées scientifiques révolutionnaires dans les domaines des neurosciences, de la biologie cellulaire et de l’immunologie, la recherche d’idées nouvelles et la volonté de rendre le monde meilleur ont guidé toute la vie de Paul G. Allen.
Collectionneur passionné depuis des décennies, Monsieur Allen a présenté publiquement des pièces de sa collection à partir de la fin des années 1990 par le biais de dizaines de prêts souvent anonymes à des musées du monde entier. Il a également organisé des expositions publiques autour des points forts de sa collection, notamment la célèbre exposition Seeing Nature en 2016 qui a fait une tournée nationale aux États-Unis. Réunissant 39 œuvres emblématiques d’un genre particulier, la peinture de paysage, cette exposition a constitué une véritable célébration du monde naturel. « Il faut le faire par amour pour les œuvres… Et parce que l’on sait que toutes ces œuvres vont nous survivre. Vous n’êtes que temporairement leur gardien ». Paul G. Allen dans une interview accordée à l’occasion de Seeing Nature. En 2010, Paul G. Allen a été l’un des premiers signataires du Giving Pledge, un engagement à consacrer la majorité de sa fortune à des causes caritatives. En 2015, la médaille Carnegie de la philanthropie lui a été décernée pour avoir consacré sa fortune privée au bien public. Il affirmait alors que « l’un de (s)es objectifs fondamentaux est d’accélérer la découverte et de fournir à certains des esprits les plus brillants du monde les ressources nécessaires pour résoudre les défis les plus épineux ».
De son vivant, ses contributions philanthropiques ont dépassé les 2,65 milliards de dollars. Elles ont permis d’approfondir notre compréhension des biosciences, de diffuser l’art, la musique et le cinéma avec les publics les plus larges, de lutter contre les épidémies, d’aider à sauver les espèces menacées, d’explorer les fonds marins et d’investir dans des communautés plus dynamiques et résilientes. Beaucoup ont qualifié Paul G. Allen d’esprit universel, un esprit dont les connaissances et les compétences couvraient un éventail de disciplines très vaste. Paul G. Allen est décédé en octobre 2018, mais l’ampleur et la profondeur de sa générosité, son désir et sa volonté d’améliorer la vie des gens de par le monde entier même après sa mort, auront un impact pour les générations à venir.